Congrès des Unités de soins Alzheimer 2021 : Des progrès à l'horizon
Les prochaines années devraient voir se concrétiser des progrès importants dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer au niveau de la thérapeutique, des troubles du comportement, de la prévention, des biomarqueurs et de la médecine digitale.
De la thérapeutique tout d’abord, un certain nombre d’essais récents semblent bien confirmer un effet de l’immunothérapie avec des résultats encourageants pour l’Aducanumab, le Gantenerumab, le Donanemab, c’est-à-dire des molécules encore en voie de recherche mais qui bientôt seront, peut-être, peu à peu commercialisées. En effet, il s’avère que l’augmentation des doses est à la fois assez bien tolérée d’un point de vue des effets secondaires, et d’autre part apporte une efficacité à la fois sur les marqueurs de la maladie et sur un certain nombre de paramètres cliniques. Rien n’est sûr mais un certain nombre d’études récentes confortent peu à peu cette possibilité.
Des progrès dans la prise en charge des troubles du comportement et cela à deux niveaux : tout d’abord par le repérage plus précoce de ces troubles du comportement afin d’éviter la situation de crise et de pouvoir les prendre en charge rapidement par des méthodes d’abord non médicamenteuses, puis apparition de nouvelles thérapeutiques qui sont également en voie d’enregistrement aux autorités et qui apportent, dans les essais cliniques, des résultats positifs.
La prévention, elle, apparait à tous les niveaux. Tout d’abord la prévention chez les patients asymptomatiques mais pour lesquels on retrouve des antécédents familiaux de maladie d’Alzheimer avec des études, de plus en plus importantes qui montrent l’effet de l’exercice physique, de la nutrition, de l’activité sociale, de l’activité cognitive avec chaque année des résultats de plus en plus concluants de sorte qu’une modification de l’hygiène de vie va sans doute contribuer très fortement à la prévention de la maladie d’Alzheimer et du déclin cognitif avec l’avance en âge.
Dans le domaine des biomarqueurs ensuite, avec la validation de biomarqueurs plasmatiques avec notamment la Phospho-Tau 217 qui est extrêmement corrélée à la fois au PET Amyloïde et au PET Tau donc par une simple prise de sang, permet de repérer les patients qui sont en train de développer un processus neurodégénératif qui peut aller vers une maladie d’Alzheimer. Ces tests vont très vraisemblablement rentrer dans la pratique clinique dans les années qui viennent et permettre des diagnostics plus précoces pour les formes débutantes mais aussi vont nous permettre plus facilement, de faire un diagnostic plus précis chez les patients par exemple déjà atteints de démence sévère qui sont en EHPAD et pour lesquels il est difficile de réaliser une imagerie.
Enfin progrès de la médecine digitale qui grâce à toutes les applications et systèmes qui se mettent en place, va permettre d’une part aux aidants d’être actifs dans la pathologie, aux patients dans les formes précoces et va nous permettre d’agir rapidement quand apparait une modification et notamment permettre de maintenir l’autonomie. On a déjà des progrès importants avec le programme ICOPE (Soins Intégrés pour Personnes Agées) de l’OMS qui s’adapte tout à fait aux formes de patients atteints de maladie d’Alzheimer.
Nous vous souhaitons à tous un bon congrès 2021 et nous vous encourageons à nous faire parvenir tous vos travaux au sein de vos unités de soins Alzheimer que ce soit en EHPAD, en court séjour Alzheimer, dans des centres mémoire ou autour du domicile.
Le Comité d’Organisation